JULES MAZARIN
1602-1661


Cardinal et homme politique français d´origine italienne. Sa famille était au service des princes Colonna qui protégèrent ses débuts. Il passa de l´armée pontificale à la diplomatie. Une mission en France lui permit de rencontrer Richelieu (1630) et il servit désormais la France, contribuant à lui assurer la possession de Pignerol (1631). Nonce à Paris en 1635-1636, il se fit apprécier de Richelieu qui le fit nommer cardinalalors qu´il n´avait jamais été ordonné, et en fit son principalcollaborateur après la mort du Père Joseph. Son intelligence, son habileté, sa souplesse lui valurent de se voir confier par Louis XIII la direction du Conseil à la mort de Richelieu. A la stupeur de la cour, il resta le principal ministre d´Anne d´Autriche régente (1643) et fut selon toute vraisemblance son amant et peut-être son mari. Il dut immédiatement faire face à l´hostilité des Grands (cabale des Importants). La période de répit intérieur qui suivit et dura jusqu´en 1648 lui permit des réussites extérieures : après les victoires de Rocroi, Nördlingen, Lens, fut conclu le traité de Westphalie. Mais la guerre aggrava les difficultés financières et il dut multiplier les mesures fiscales. C´est l´une d´entre elles (l´affaire de la Paulette) qui déclencha la Fronde parlementaire. Au milieu des libelles, les " mazarinades ", il résista et parvint par son habileté à diviser ses adversaires et à conclure la paix de Rueil (1649). L´arrestation de Condé provoqua une recrudescence des hostilités et il fut obligé de s´exiler deux fois pendant la Fronde des princes, mais n´en continua pas moins à exercer le pouvoir par l´entremise d´Anne d´Autriche et de ses collaborateurs (Servien aux Finances, Lionne aux Affaires étrangères, Le Tellier à la Guerre). Il sortit finalement vainqueur de l´épreuve, fut acclamé lors de son retour à Paris (1653) et resta seul maître jusqu´à sa mort. Le traité des Pyrénées mit fin à la guerre d´Espagne, Mazarin avait mené à son terme l´œuvre commencée par Richelieu et préparé le règne de Louis XIV, qu´il avait lui-même formé. Il fut un mécène éclairé, mais il acquit aussi une immense fortune et fit celle de toute sa famille. Il avait réuni de magnifiques collections et une bibliothèque importante (l´actuelle bibliothèque Mazarine), dont il fit don à l´Etat, fonda le collège des Quatre-Nations et l´Académie de peinture et sculpture.

Extrait du PETIT ROBERT DES NOMS PROPRES


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