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L´Hôtel-Dieu



L´Hôtel-Dieu est situé au sud du bourg, au pied de la colline du Fouettin. C´est à Julien Griffon que l´on doit d´avoir légué tous ses biens à la commune pour sa construction. Il mourut en 1626, et c´est en 1646 que les travaux commencèrent (à l´exception de l´aile nord du bâtiment qui, faute d´argent, ne sera terminée qu´au XIXe siècle) sous l´impultion du cardinal de Bouillon alors abbé de Cluny. L´emplacement abritait auparavant l´ancien hôpital de Cluny.






Destiné à remplacer tous les hospices du clunisois, l´Hôtel-Dieu est un vaste édifice. Il s´articule de façon symétrique, en U, autour d´une chapelle. Sur la droite de celle-ci on peut admirer les lits tels qu´ils étaient disposés autrefois permettant aux malades de suivre la messe en ouvrant les grandes portes qui séparent les deux pièces.

La chapelle recèle désormais les sculptures commandées en 1698 à Louis Legros fils, établi à Rome, par le cardinal de Bouillon, abbé de Cluny de 1683 à 1715, pour édifier un tombeau somptueux à ses parents dans la chapelle sainte Agathe, dans le bras nord du petit transept de la grande église abbatiale. Défiant le pouvoir royal, le monument avait été interdit par Louis XIV à travers un arrêt du Parlement de Paris du 2 janvier 1711. Des pièces qui avaient été exécutées, certaines parvinrent néanmoins à Cluny et furent entreposées dans les caves de l´abbaye avant de rejoindre l´Hôtel-Dieu, les autres s´arrêtèrent à Turin d´où leurs traces se perdent. Ainsi condamné à être entreposé à l´Hôtel-Dieu, il a été sauvé d'une destruction certaine avec la grande église.


Frédéric Maurice de la Tour d´Auvergne, duc de Bouillon, prince de Sedan, vêtu à la romaine, regarde, une main sur le cœur, les termes de son abjuration. Sur la face antérieure du socle, un bas-relief figure la bataille de la Marphée, le 6 juillet 1641, qui avait vu les troupes du duc de Bouillon et du comte de Soissons défaire l´armée royale de Richelieu. L'insolence de ce chef d´œuvre parut si grande aux yeux de Louis XIV qu´il exila le cardinal à Rome, où il mourut.Éléonore-Catherine Fébronie de Bergh, mère du cardinal de Bouillon, vêtue d´une robe ample et d´un manteau d´hermine ouvert, montre les termes de l´abjuration tenue par un ange, témoignant de son influence pour convertir son époux, protestant, au catholicisme.

L'ensemble réuni des deux statues sur leur socle devait prendre place au dessus des sépultures du duc et de la duchesse (lesquelles furent profanées et perdues en 1800). De part et d´autre, la Force et la Charité devaient affirmer les deux vertus des défuns, alors qu´une tour crénelée surmontée de trophées et protégée par un ange devait servir de fond (il s´agit de l´ange élevé à la clé de voute de la chapelle de l´Hôtel-Dieu). De plus, les statues de Godefroy de Bouillon, chef militaire de la première croisade et roi de Jérusalem, et celle de Guillaume d´Aquitaine, fondateur de l´abbaye de Cluny, devaient rejoindre le monument, surmonté par la figuartion du Temps et l´écusson des armes des diverses maisons ascendantes de la famille de Bouillon, à savoir la Tour d´Auvergne, Turenne, Boulogne, Bouillon.

L´autel de la chapelle est probablement l´autel matutinal qui a été enlevé de la grande église abbatiale échappant ainsi à la destruction. L´Hôtel-Dieu a également reçu quelques fragments d´une crosse attribuée à saint Hugues, sixième abbé de Cluny de 1049 à 1109, l´un des grands abbés des débuts du monastère.

On peut enfin admirer la salle des administrateurs, l´apothicairerie et la salle saint Lazare qui renferment de nombreux témoignages du passé de l´établissement.





BP 27 - 71250 CLUNY
Tél. 03 85 59 59 59 / 03 85 59 14 87
Fax 03 85 59 59 99

Visite guidée :
- du 1er juin au 30 septembre, le samedi à 14h30 et 16h
- du 1er octobre au 31 mai, le samedi à 14h30
Tarif : 2,30, gratuit jusqu´à 16 ans
Visite de la chapelle libre toute l´année en dehors des offices.



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